Pourquoi avez-vous besoin d’une assurance hypothécaire?
«Je n’ai pas besoin d’assurance hypothécaire. Si je deviens invalide, je vais vendre!». Cette phrase, je l’entends souvent. Dans cette optique, on me demande assez régulièrement pourquoi il est primordial de souscrire une assurance hypothécaire. Bien quelle ne soit pas obligatoire, elle est d’une importance capitale!
Qu’est-ce qu’une assurance hypothécaire?
L’assurance hypothécaire permet de couvrir les obligations financières liées au remboursement de votre prêt hypothécaire en cas de décès et d’invalidité. Il existe deux grandes familles d’assurance hypothécaire; celle offerte par l’institution prêteuse et celle offerte par un assureur. Les deux types sont très différents. On aborde leurs différences dans cet article.
Si la pertinence de la protection en assurance vie est généralement bien comprise, soit permettre aux bénéficiaires de conserver la maison, il en est parfois tout autre pour la protection en invalidité. Dans les faits, si vous êtes invalide pour causes de maladies ou d’accidents, l’assureur versera une rente pendant la période prévue au contrat (2 ans, 5 ans ou jusqu’à 65 ans). La rente sert à vous aider à effectuer vos paiements hypothécaires puisque vous ne pourrez pas compter sur votre salaire pour respecter cette obligation financière. Cet article s’attardera donc davantage à pertinence de la couverture d’invalidité.
«Je n’aurai qu’à vendre la maison! De toute manière, je ne pourrai pas m’en occuper.»
L’argument que j’entends le plus souvent contre la souscription d’une assurance hypothécaire est que, si la personne détenant le prêt hypothécaire devient invalide, cette dernière n’aura qu’à vendre la maison. En effet, à quoi bon la garder si la personne habitant dedans ne peut plus s’en occuper?
Une fausse perception
Souvent, les gens ont tendance à croire que parce qu’ils sont incapables d’effectuer les principales tâches de leur emploi, qu’il leur sera impossible de bien s’occuper de leur maison. Cependant, bien que dans certaines situations cela peut s’avérer véridique, il est faux de croire que n’importe quelle invalidité empêche un individu de faire le ménage ou la cuisine. En effet, si vous faites une dépression, vous serez peut-être incapable d’effectuer vos principales fonctions au travail puisque vous aurez une baisse de concentration et des pertes de mémoires fréquentes, en plus d’avoir un manque d’énergie puisque vous serez incapable de dormir. Cependant, peut-être que cela ne vous empêchera pas de faire votre épicerie ainsi que votre ménage. Vous pourrez également compter sur l’aide de vos proches ou sur certains services, comme la livraison à domicile, pour vous aider.
Une réalité différente pour chaque individu
De plus, les invalidités ont des durées variées. Alors que certaines durent quelques semaines, d’autres peuvent durer plusieurs années. Si votre médecin estime la durée nécessaire à votre rétablissement à 7 mois, probablement que vous ne voudrez pas faire les démarches pour vendre votre maison sachant que votre invalidité est temporaire et que vous vous rétablirez dans moins d’un an. Cependant, en étant toujours invalide, vous devrez puiser dans vos actifs ou vous endettez afin de respecter votre obligation financière, le paiement du prêt hypothécaire, si vous ne voulez pas que votre maison soit saisie.
À la mercie des marchés
Si, au moment d’être invalide, vous décidez de vendre votre maison, il se pourrait que la vente de cette dernière prenne plusieurs mois avant de se concrétiser, dépendant du marché immobilier et économique à ce moment. Ainsi, si cela prend 10 mois avant de vendre votre maison, vous aurez un manque à gagner pendant 10 mois. Vous aurez peut-être à vous endetter ou à liquider certains actifs pour respecter vos obligations financières pendant cette période.
Il faut bien habiter à quelque part!
Si vous décidez de vendre votre maison, il vous faudra bien habiter à quelque part. Plusieurs personnes habitant seul évoque le fait de se faire héberger de manière temporaire chez un proche. Cependant, comme discuté ci-dessus, les invalidités ont des durées bien différentes les unes des autres. Ainsi, une situation temporaire pourrait prendre des allures de situation permanente si votre invalidité se prolonge pendant plusieurs années.
Du côté des personnes en couple ayant des enfants, elles ont tendance à dire qu’elles déménageront dans une maison plus petite pouvant être payée par le salaire du conjoint n’étant pas invalide. Le problème est que cela entraine une diminution drastique du niveau de vie auquel la famille est habituée et peut-être que votre nouvelle demeure ne répondra pas à tous vos besoins en termes de confort et d’espace.
«Je ne serai jamais invalide. Je fais attention.»
Beaucoup ont une idées préconçues voulant que la majorité des invalidités soient causées par une négligence ou par un accident. Dans les faits, moins de 10% des invalidités sont causées par des accidents. De plus, bien que le risque d’avoir certaines invalidités peut être diminué en faisant attention à votre santé, cela ne vous garantit pas de ne jamais développer une affection pouvant entraîner une invalidité.
Selon le rapport de novembre 2013 de l’Organisation mondiale de la santé « Disease and Injury country estimates », au Canada, les invalidités sont réparties de cette manière:
31% troubles mentaux
16% cancers
12% maladies cardiovasculaires
8% blessures
5% maladies musculosquelettiques
28% autres
Tranquilité d’esprit
Le stress engendré par les difficultés financières ainsi que la perte de votre maison pourrait nuire à votre rétablissement, surtout si vous y êtes attaché.
Pensez-y, votre maison est votre actif le plus important. Si votre santé se décline, aimeriez-vous vraiment la perdre?